Interview Stéphanie Bonfils – 29 ans
1er Half en Savoie – Juin 2015
- Depuis quand pratiques-tu le triathlon ?
J’entame ma 4e saison. Lorsque j’ai commencé le triathlon, il y a trois ans, je nageais à peine 50 m de crawl sans boire la tasse, n’étais jamais montée sur un vélo de route et je courais un peu, genre un footing de temps en temps. Bien loin d’être une grande sportive…
- Quelle a été ta première course ? Comment ça s’est passé ?
J’ai choisi de faire un aquathlon fin mars 2013 puis un duathlon début avril pour d’abord enchaîner deux des trois disciplines. Ce furent pour moi deux bonnes expériences pour tester deux disciplines enchaînées. Par la suite, je me suis lancée et j’ai fait mon premier triathlon en format Sprint à Versailles fin mai 2013. Ca s’est bien passé. Comme c’était une course organisée par mon club, j’ai pu bénéficier des conseils des autres filles (installation du matériel dans le parc à vélo, graisse à traire sur le cou, an niveau des poignets et chevilles pour que la combinaison sorte mieux… toutes les astuces qu’on ne connait pas quand on démarre). Et beaucoup de gens du club étaient là pour encourager. J’ai trouvé ça super de faire ma première course dans ces conditions, de ne pas être seule.
Quant à la course, le départ natation a été un peu chaotique, c’était la première fois que je nageais en eau libre, je suis partie trop vite sur les 200 premiers mètres. Ensuite, je me suis sentie oppressée et j’étais gênée par la combi. J’ai fait un peu de brasse et même du dos pour arriver à reprendre ma respiration. J’ai eu un grand moment de doute : mais qu’est-ce que je fais là ? Est-ce que je fais demi-tour ? Heureusement, au passage de la première bouée, je me suis sentie un peu mieux et j’ai finalement bouclé la natation en alternant crawl et brasse. Pour la partie vélo, mon point fort, j’étais bien plus à l’aise et j’ai eu de bonnes sensations, j’ai pu remonter pas mal de monde. En course à pied, je n’avais pas travaillé l’enchaînement après le vélo et j’ai eu les jambes lourdes sur les deux premiers kilomètres.
- Cela t’a donné envie d’en faire d’autres ? D’essayer d’autres formats ?
Oui, j’ai eu envie de réitérer sur le même format. A peine la ligne d’arrivée franchie, tu oublies tous les moments durs pendant la course et penses déjà à la prochaine. Mon objectif était de rester sur un format Sprint la première année, de progresser dans les trois disciplines et d’améliorer les enchaînements.
- As-tu rapidement augmenté la charge d’entraînement ?
Non, la première année je m’entrainais à l’envie. Je travaillais plus la natation (2 à 3 fois par semaine), en course à pied je faisais 2 sorties par semaine et j’ai commencé le vélo plus tardivement, en février. Je ne roulais que 1 fois par semaine maxi.
Lors de ma deuxième année de triathlon, j’ai eu l’opportunité de courir en D2. J’ai donc augmenté la charge d’entraînement en natation (3 à 4 séances par semaine) et je roulais plus régulièrement. Quant à la course à pied, je courais 2 ou 3 fois par semaine.
- Raconte-nous un peu ton expérience en D2
En 2014, j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe de D2 de mon club, Versailles Triathlon. Bien loin d’avoir un gros niveau, j’ai pris plaisir à courir sur les deux étapes Les Sables d’Olonne et Cognac. A chaque fois, c’était des courses difficiles mentalement car je sortais dans les 4 dernières de l’eau, roulais seule une grande partie de la course et terminais à pied comme je le pouvais. Mais j’en garde un très bon souvenir et la satisfaction d’avoir terminé, et pas dernière. Cela m’a également permis de passer un palier en natation et de gagner en aisance en eau libre. Et puis, chaque déplacement était un super week-end avec les filles de l’équipe avec toujours beaucoup de bonne humeur et de fun.
- Tu as donc fait des Sprint, en 2e année de la D2 et des M et cette année c’était ton premier Half, qu’est ce qui t’a décidé ? Comment t’es-tu préparée ?
Lorsque j’ai fait mon premier M, je me suis sentie mieux sur cette distance. Comme le vélo est ce que je préfère et mon point fort, je suis avantagée sur les formats plus longs. C’est comme cela que j’ai commencé à envisager un Half. Puis une fois qu’on commence à y penser, l’envie de se dépasser fini de nous pousser à sauter le pas. J’ai donc fait appel à un coach pour m’y préparer, afin de structurer mes entraînements et avoir aussi plus de rigueur.
- Raconte-nous ton expérience, les plus et les moins.
La charge d’entraînement a progressivement augmenté à partir de janvier. J’ai été blessée au genou pendant ma préparation et été contrainte d’arrêter de courir pendant un mois. J’ai repris 3-4 semaines avant la course mais comme j’avais été bien entraînée tout l’hiver, ce n’était pas trop grave. J’ai eu un entraînement adapté pour l’échéance, de telle sorte que j’étais à mon pic de forme le jour J.
La course s’est bien passée. En natation, il n’y avait pas de départ femme différé mais je me suis placée en deuxième ligne. Le départ a été un peu mouvementé mais cela s’est vite calmé et j’ai rapidement pu poser ma nage. Sur la fin, j’ai eu des problèmes pour me repérer, j’ai d’ailleurs loupé la dernière bouée et j’ai dû faire demi-tour pour la prendre du bon côté. A vélo j’ai géré mon effort tout du long, du fait de la chaleur caniculaire du jour et pour aborder la course à pied dans de bonnes conditions. Comme il faisait très chaud, j’ai veillé à bien m’hydrater et m’alimenter tout du long (Je buvais toutes les dix minutes et mangeais tous les trois quarts d’heure) et m’arroser régulièrement aussi pour ne pas prendre de coup de chaud. En course à pied, je suis partie très vite sur le 1er km mais rapidement je suis revenue à mon allure de course. A partir du 10e km, je n’arrivais plus à m’alimenter, écœurée par le sucre. J’ai donc bu du coca chaque fois que je pouvais. J’ai terminé la course en 5h39, très heureuse et très émue d’avoir bouclée mon premier half. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir sur cette course. En plus, vu que j’avais choisi un half en Haute Savoie, mes parents étaient là pour m’encourager tout au long de la course, c’était top.
- C’était mieux que le Sprint et le M ? Est-ce que c’est comparable ?
Ce n’est pas vraiment comparable vu que ce n’est pas le même type d’effort. Et cela est très subjectif, je pense que cela dépend de ce que l’on préfère. Le format Sprint est très explosif et demande d’être à fond de bout en bout. J’ai une préférence pour les formats M ou Half (il y a plus de vélo ;)).
- Comment envisages-tu l’avenir ? Tu vas continuer sur des formats type Half ? Tu penses refaire des Sprint ?
Effectivement, je pense continuer sur des formats longs type Half tant que j’ai le temps nécessaire pour m’investir dans la préparation de ce format de course. Je pense aussi refaire des formats plus courts mais peut être plus des M que des Sprint. Et pour cette saison 2016 je me suis fixée l’objectif de faire mon premier Ironman.
- Quels conseils donnerais-tu à une débutante qui veut se lancer sur du long ?
Il est important d’avoir un entraînement adapté, il faut être bien préparé et ne pas s’entraîner à l’aveugle. Il faut être régulier et varier les entraînements, y aller progressivement et être patient. On passe par des paliers, par moments on a l’impression de ne pas progresser et puis ça se débloque d’un coup. Il faut aussi apprendre à bien s’alimenter et s’hydrater pendant l’effort pour tenir la distance.