Récit de course – Triathlon M à Annecy – 28/06/2015
Il y a un an je rêvais de faire le triathlon M d’Annecy mais à cause d’une blessure au genou, je n’ai pu que venir encourager mes amis triathlètes du club. Cette année c’est donc avec grand plaisir que j’arrive à Annecy avec Steph, Mario et Camille le vendredi soir pour une course qui aura lieu le dimanche. Après un long trajet et une petite nuit, nous partons chercher les dossards au bord du lac et manger une bonne grosse glace avec supplément chantilly, et oui, il est essentiel de se faire plaisir avant une course qui promet d’être longue (en tout cas pour moi, ce n’est que mon deuxième M !). Ensuite nous faisons la reconnaissance du parcours vélo en voiture, je le conseille à qui peut le faire, c’est rassurant et cela aide le jour de la course pour savoir ce qui nous attend. Je pense notamment aux quatre montées qui vont s’échelonner sur tout le parcours.
Le soir c’est le plat de pâtes traditionnel et coucher tôt. Bien sûr je n’arrive pas à dormir, je pense à la course (un petit peu) et à la création de mon blog (beaucoup !). J’ai plein d’idées, ce qui est plutôt bien, mais pas la veille d’une course ! Pas de stress cependant, je suis bien dans mon lit avec la fenêtre ouverte et j’entends les grigris au dehors, il fait chaud, et je vois un coin de lune à travers le volet. Bercée pas les sons de la nuit je finis par m’endormir.
7h30 : debout ! On arrive à 8h30 à Annecy, pil poil pour avoir le temps de s’installer. On retrouve les copains et on fait les photos souvenir sous un soleil tapant. Le briefing a lieu mais on écoute à peine, on préfère rester un peu plus loin à l’ombre, à 10h00 il fait déjà très chaud !
Le briefing n’est pas terminé mais la majorité des concurrents se dirigent vers le départ natation, on fait de même. En arrivant on voit que toutes les filles sont déjà positionnées dans l’eau derrière la ligne de départ. Avec Steph on y va à la nage, c’est top de se rafraîchir et de pouvoir s’échauffer. On est pas encore arrivées que sonne la corne de brume, nooon ! On se dépêche, j’entends des mecs nous dirent « vous êtes en retard les filles «, elle est bonne… Heureusement fausse alerte, c’était le départ des handisports. Les quelques filles qui étaient parties sont rappelées sur la ligne de départ et s’ensuivent dix minutes d’attente. J’en profite pour papoter avec ma voisine et admirer le paysage, magique, no stress, je suis vraiment là pour me faire plaisir 🙂 Le compte à rebours est lancé, 3, 2, 1… go ! Je pars tranquillement et je ne suis pas gênée pour nager, pas de coups, une eau transparente, je vois le sable au fond et les montagnes quand je lève la tête pour respirer, un vrai bonheur !
Comme d’habitude, je suis essoufflée alors que je ne vais pas vite, c’est quand même quelque chose de nager en eau libre ! Encore une fois je me dis qu’il va falloir pratiquer davantage. J’essaie d’accrocher les pieds d’une fille devant mais je dévie constamment de ma trajectoire. Pas grave, j’y retourne encore et encore, et je profite de cette nat, c’est génial ! Le passage de l’unique bouée se fait sans heurts et c’est parti pour une longue ligne droite jusqu’au Pont des amours. Je pense souvent aux garçons qui sont partis après nous et qui ne m’ont toujours pas rattrapée, mais ou sont ils ? J’accélère car enfin je suis bien, il était temps c’est presque la fin 🙂 On arrive au Pont des amours puis on nage dans le canal, on touche presque le fond, et je sens du monde autour de moi, ça y est les garçons nous ont rejoint. Cette dernière partie me semble interminable et j’ai hâte d’arriver. Encore quelques mètres et j’aperçois les bénévoles sur les marches, heureusement qu’ils étaient là pour nous aider à sortir de l’eau.
Je cours tranquillement jusqu’à mon vélo (je m’économise) et go, c’est parti pour 43 kms. On commence par du plat, facile, après ça se complique : on grimpe le Col de Leschaux qui fait 12 kms avec une pente à 4%. Ca va, ça se fait bien, c’est long mais pas très pentu et je tiens bon jusqu’au bout. Je me fais doubler pas Romuald puis Cyprien qui me demande si j’ai vu le paysage magnifique, oh que oui, j’en prends plein les yeux ! Au tour de Mario de me doubler et tous les trois m’encouragent au passage, ça fait du bien. Je double 3-4 filles et je suis trop fière ! Cependant j’ai quand même la désagréable sensation de galérer quand ça grimpe et je ne peux m’empêcher de penser qu’avec un vélo plus léger j’y arriverais bien mieux 😉 Et mon pneu arrière est mal gonflé, ça n’aide pas non plus… Allez stop, pas d’excuses, j’ai surtout un gros manque d’entraînement ! Une fille me double puis je la redouble un peu plus loin et on s’encourage mutuellement. Quand on arrive en haut du col c’est juste magnifique : une vue splendide sur le lac d’Annecy, l’eau turquoise, les montagnes… mais attention on est en vélo et faut regarder la route ! Je jette des petits coups d’œil de temps en temps parce que maintenant c’est la descente et je reste très prudente. Je me positionne toujours à droite pour laisser passer les intrépides. On va ensuite alterner montées et descentes, il commence à faire vraiment chaud et la dernière grimpette sera fatale ! Je mange un bout car on est déjà au 35e km et on amorce la dernière descente puis ce sera du plat jusqu’à Annecy, dans les bouchons ! Je me cale derrière une fille et on passe entre les voitures, pas droit au drafting mais là on ne peut pas faire autrement. Finalement c’est passé vite ces 43 kms et j’ai beaucoup aimé. Par contre, une fois arrivée dans le parc à vélo je n’ai pas vraiment envie de courir…
Il fait très chaud et je sens que ça ne va pas être une partie de plaisir. Douleur aux genoux dès le départ, aie, heureusement ça s’estompera très vite. J’ai du mal à partir sur un bon rythme, la chaleur m’écrase, je manque d’énergie. Et là, pour la première fois, je pense à l’abandon, pendant un quart de seconde je me dis que je ne vais pas y arriver, que 10km c’est beaucoup trop pour mon état de forme. Allez courage, on se motive et j’attends le ravito pour bien m’hydrater, non je n’abandonnerai pas ! Quoiqu’il arrive je terminerai la course. Au ravito on me dit qu’on est au 2e km, au secours !! J’en prends un coup au moral mais je continue et je croise Steph qui m’encourage, elle a l’air bien. C’est le 2e ravito qui va me sauver : je bois beaucoup d’eau, je mange un bout de pomme et je bois du coca. J’essaie de parler avec la bénévole en cherchant du réconfort mais elle n’a pas assez de ses deux mains pour remplir les verres des assoiffés que nous sommes. Pas trop le moment de faire la causette, je me sens mieux et je repars. Tout se joue au mental, je m’auto encourage et j’essaie de profiter du paysage mais ça ne m’aide pas vraiment. J’alterne les phases de mieux et de moins bien.
On me donne le chouchou du 2e tour, yes, plus que 5 km, Charly tu peux le faire, tu as fait le plus gros ! J’entends Steph « allez Chacha, lâche rien ! » et je suis reboostée, merci Steph ! Je lève le pouce parce que je ne peux même pas répondre. Au dernier ravito je me fais asperger d’eau, que c’est bon ! Je vois que je ne suis pas la seule à souffrir, allez, dernière ligne droite sous les arbres, dernier tronçon au soleil et je vois l’arche d’arrivée. Cyprien fait un petit bout de chemin pour m’encourager sur les derniers mètres, c’est bon pour le moral. Au final j’arrive même à accélérer un peu et ça y est je passe la ligne d’arrivée, debout, sans faire de malaise 😉 Je pensais finir allongée par terre avec le SAMU prêt à m’emmener aux urgences mais pas du tout. Je reste vaillante sur mes deux jambes à engloutir des tonnes de pastèque.
Je suis fatiguée mais contente d’être finisher du triathlon d’Annecy, de ne pas avoir abandonné. J’ai fait ce que j’ai pu et je termine en 3h26. J’ai encore beaucoup appris, notamment que le repos est tout aussi important que l’entraînement dans la préparation d’une course et que je l’ai négligé ces derniers temps. Mais pas d’excuses ! Le principal c’est que je me sois fait plaisir sur la nat et le vélo 🙂
Après une bonne heure de queue aux osteos, j’ai la chance de tomber sur « Le Petit Prince » tant il me fait penser au héros de Saint Exupéry (ou tout du moins l’image que je m’en fait), ça valait le coup d’attendre ! Il soulage mes douleurs aux cervicales et maxillaires puis je lui dis au revoir.
Et c’est la bière tant attendue, la récompense, qu’est ce qu’elle est bonne ! On est posées en terrasse avec Steph et on se repose, on debrief, on profite… la vie est belle !