Il y a exactement un an, je passais le week end à Rouen chez ma sœur et mon beau frère quand en se baladant à vélo sur les quais on a repéré qu’il se passait quelque chose. Un événement était sur le point de commencer : une arche, de la musique, une ambiance de folie, c’est comme ça qu’on a découvert la Wings for Life. Une course tout à fait atypique puisqu’il n’y a pas de ligne d’arrivée, une voiture nous rattrape et c’est seulement à ce moment là que se termine la course. Ce qui est encore mieux, c’est que la totalité des frais d’inscription est reversée à la recherche sur les lésions de la moëlle épinière. Dernière curiosité : le départ est donné dans 34 villes dans le monde, au même moment.
Le principe est le suivant : la voiture dite « catcher car » part trente minutes après le départ de la course à 15 km/h puis elle augmente sa vitesse d’1 km/h au bout d’une heure, puis encore 1 km/h la deuxième heure. Au bout de 3h30 de course elle passe à 20km/h puis après 5h30 de course elle passe à 35 km/h jusqu’à ce que le dernier participant soit rattrapé.
On a trouvé l’idée super originale et on a donc décidé avec mon beau frère Charles de s’inscrire pour l’année suivante et d’embarquer mon frère Louis et mon autre beau frère Maxime avec nous dans l’aventure, le rendez-vous était pris !
Nous voici donc tous arrivés le vendredi soir à Rouen pour profiter de bons moments en famille et faire la course le dimanche, un beau week end en perspective qui s’est révélé être excellent, le beau temps étant de la partie 🙂 Et la chaleur aussi…
Après deux jours de bonne bouffe et de moments relax, on est déjà dimanche 12h15, heure de départ de l’appart. Tous les quatre tatoutés Wings for Life, nous voilà partis vers la ligne de départ place de l’hôtel de ville où la fête bat son plein, il y a une ambiance de folie ! Le tee shirt offert est jaune fluo et bon nombre de coureurs le portent pour la course, une nuée jaune flashy inonde la place devant l’arche de départ, la musique résonne, le speaker nous encourage à sauter sur place, lever les mains en l’air, que d’énergie rassemblée ! On est avec Charles et Louis dans notre sas de départ pour faire environ 20 km, Maxime est dans un autre sas pour faire 10 km. Au taquet !!!
On pense que ça va être long cette demi heure d’attente mais ça passe vite finalement. On aperçoit toute la family derrière les barrières, les parents sont de la partie et ma mère se met à danser 😉 Et oui, Chacha dancer a de qui tenir 😉
D’un seul coup le speaker nous claironne dans les oreilles qu’il ne reste plus qu’une minute avant le départ, ça y est ! J’ai trop envie de courir ! Par contre on va avoir chaud, il fait vraiment très très bon en ce 8 mai. Top départ, c’est parti ! On commence à courir et on s’arrête tout de suite, faux départ… c’est la cohue, on piétine, j’entends encore la musique « bip bip » des années 80 (on dirait Bad Girls de Donna Summer 😉 ), je trouve même le temps de faire quelques pas de danse avant de passer la ligne de départ. On s’est fixé un rythme de 5,15 – 5,20 au km avec pour objectif de faire 23 km avant que la « catcher car » nous rattrape. On part bien, il y a beaucoup de monde mais on gère, on est dans le tempo. C’est un plaisir de courir dans cette jolie ville que je connais si bien avec ses maisons à colombages et briques rouges.
Au bout de 4-5 km on commence déjà à avoir bien chaud, on attend avec impatience le premier ravitaillement rive gauche pour s’asperger la tête avec de l’eau. Le voilà qui arrive… c’est du grand n’importe quoi ! Bousculade assurée, les verres ne sont même pas prêts, les bénévoles sortent les bouteilles au fur et à mesure, on se marche dessus… Bref, un point à améliorer pour la prochaine fois. J’arrive à remplir mon bidon, je m’asperge et je repars en cherchant Louis et Charles mais je ne les trouve pas, zut ! J’avance, me retourne, avance encore et puis je repars, tant pis, ils sont peut être devant. C’est le cas en effet, je les aperçois au loin et ils ralentissent pour me laisser arriver à leur hauteur. On continue à un bon rythme en ville, le parcours n’est pas très passionnant mais on change continuellement de direction, ça évite de s’ennuyer. On a chaud, très chaud, Louis a un petit coup de mou, je lui conseille de manger ses chews de GU et moi aussi j’en profite pour me ravitailler, ça donne un petit coup de fouet. On passe le pont pour retourner rive droite et on attend avec impatience de croiser nos fans supporters qui nous attendent au 11e km. On scrute la foule et on les voit au bout du pont, que ça fait du bien !
On repart dare dare vers les quais, on a perdu Charles en route mais il n’est pas loin derrière et on se dirige vers le deuxième ravito où c’est moins la cohue mais où les bénévoles semblent encore une fois débordés. Il faut dire qu’avec cette chaleur on est tous assoiffés, doublement excités à la vue de cette eau à profusion. Je remplie mes bidons et on repart, peu après Louis me dit d’y aller, il a trop chaud et préfère ralentir la cadence. Je pars seule en essayant de garder le rythme, je me sens bien, j’espère bien faire plus de 20 km. Le parcours est plat tout du long, on sort de Rouen en longeant la Seine puis on prend un bout de route qui nous amène sous les arbres, de l’ombre, un peu d’air frais, que du bonheur !
Le répit sera de courte durée puisque l’on se retrouve très vite en plein cagnard. Je continue de bien m’hydrater et je cours, je cours, on passe le panneau du 17e km, puis le 18e, des vélos de l’organisation nous dépassent et nous préviennent que la voiture n’est plus très loin. Damn it, je veux faire au moins 20 bornes, pas moyen de me faire rattraper avant ! Je continue en faisant le deuil des 23 km prévus, pas grave, je vais faire le maximum pour atteindre mon nouvel objectif. On court à quatre avec deux mecs et une fille, même allure, pas un mot mais tous le même objectif en tête : arriver au 20ekm. On dépasse le 19e km et peu après des cyclistes nous dépassent : « la catcher car est à 3 minutes ! » oh purée, dépêche toiiiii ! Le mec à côté de moi me dit « je m’en fous, je vais m’arracher », ok moi aussi, et on fonce vers le panneau du 20e km, go, go, go ! Je suis à fond, enfin à fond comme je peux l’être après avoir déjà parcouru 19 km, j’ose me retourner pour évaluer la distance qui me sépare de la voiture, elle arrive, elle est tout prêt ! Vite, vite, je veux les faire ces 20 bornes, allez je sprinte ! Enfin je vois le panneau, je sais que ça va le faire, j’accélère encore et donne tout ce que j’ai et j’y suis ! Je passe le panneau et 3 secondes après la voiture me dépasse. Je l’ai fait, je suis trop contente ! 1h47 au compteur et 20,04 km parcourus, j’ai amélioré mon temps de 3 minutes sur la distance, je suis heureuse 🙂
Quelle course ! C’est incroyable cette sensation à l’arrivée, un vrai moteur que de se faire rattraper, une idée géniale ! Des bénévoles et des passants nous ont encouragé presque tout du long, un gentil monsieur avait sorti son jet d’eau et nous arrosait au passage, on l’a béni !
On se retrouve à plusieurs une fois la course terminée et on attend le bus qui nous ramène en centre ville. Je me sens bien, j’ai mal aux cuisses mais je suis zen et épanouie, très fière de ce que j’ai accompli. Le travail de cet hiver a payé ! Et surtout, j’ai pris beaucoup de plaisir. Dommage que l’on n’ait pas fini la course ensemble avec Louis et Charles mais ce n’est que partie remise, l’année prochaine on remet ça !
Pour info :
Le gagnant de la course est un italien, Georgio Calcaterra, qui a parcouru 88,44 km en 5h30, la première femme est une japonaise, Kaori Yoshida qui a fait 65,71 km.
Le premier français, Teddy Besancon, a parcouru 59,29 km en 4h et la première française est Anna Wasik qui a parcouru 43,44 km.
Maxime a parcouru 10 km, Louis et Charles 17 km.
Encore bravo pour ta course! Ton récit donne envie de tenter l’expérience! 😉
Et superbe perf championne!
Merci Steph ! C’était trop bien, j’espère que tu auras l’occasion de la faire un jour 😉