Les prolongateurs, qu’est ce que c’est ? A quoi ça sert ? J’ai testé pour vous et je vous explique tout !
Vous en avez déjà certainement vu sur les vélos de triathlètes : des petites extensions qui dépassent du guidon 😉 C’est ce qu’on appelle des prolongateurs, ils se fixent sur le cintre du vélo et permettent d’avoir une position plus allongée et donc plus aérodynamique avec les mains et les coudes rapprochés. Cela aura pour effet de gagner en vitesse. Cela permet aussi au triathlète de pouvoir changer de position sur les longues distances en posant ses coudes sur les repose-bras et ses mains sur les prolongateurs.
Au début ça me paraissait destiné aux pros, aux mecs qui font de très longues distances et puis j’ai vu que cela s’utilisait aussi sur des plus petites distances, les M par exemple. Je me suis dit que j’aimerais bien voir ce que ça fait. A voir tous mes amis triathlètes sur des prolongateurs, fendre le vent en adoptant cette position si particulière et caractéristique aux adeptes du triple effort, j’ai eu envie d’essayer. En début de saison je pensais me lancer sur des formats plus longs, alors quand un ami à moi m’a proposé d’essayer en me prêtant ses anciens prolongateurs je me suis dit que c’était l’occasion ! Plus qu’un gain de temps j’avoue c’est surtout le fait de pouvoir se poser sur les repose-bras qui m’attirait 😉
Dès que j’ai eu les prolongateurs en main, j’ai pris rendez-vous avec Franky Batelier, qui avait fait mon étude posturale à l’époque, pour être sûre d’avoir une bonne position une fois que j’aurais les mains sur les prolongateurs. Il en existe plusieurs types, ceux que j’ai fixés sur mon vélo sont des prolongateurs classiques. Franky a fait en sorte que ma position soit plus allongée sur le vélo mais pas complètement car je n’ai pas un vélo de contre la montre. En effet, pour que la position avec les prolongateurs soit vraiment efficace il faut être complètement allongé sur le vélo et cela n’est possible qu’avec un vélo de contre la montre. Ces vélos ont une géométrie particulière avec un angle de tube de selle plus important qu’un vélo de route classique, ce qui amène à avoir une position plus en avant, au dessus de la boite de pédalier. Franky a donc trouvé un compromis sur mon vélo pour que j’aie la meilleure position possible, en étant confortable et en faisant attention à mes cervicales sachant que je suis sujette aux douleurs après de longues sorties.
Voici donc les différentes formes et différentes longueurs qui existent sur le marché :
Les prolongateurs courts : les repose bras sont très près du cintre et sont placés en dessous des poignets. Comme leur taille ne dépasse pas les cocottes ils sont autorisés sur les courses avec drafting car ils respectent la réglementation.
Les prolongateurs classiques : plus longs que les prolongateurs courts (indeed), ils sont plus confortables car le coussinet est plus moelleux et surtout, on peut y poser les avant-bras plutôt que les poignets. La position sur le vélo sera plus avancée, sur ce modèle de prolongateurs il ne faut pas négliger les réglages de la position des repose-bras (position horizontale et hauteur) pour être confortable.
Les prolongateurs intégrés : comme leur nom l’indique, ces prolongateurs sont intégrés au guidon et sont vendus avec le cintre et même parfois la potence. Ils sont plus aérodynamiques pour la recherche de la performance mais ils sont aussi plus lourds.
Si vous souhaitez plus d’informations sur le sujet et que vous ne savez pas quel type de prolongateur choisir, je vous conseille cet article sur OpenTri, hyper complet.
Crédit photo : Olivier Guillot
Venons-en maintenant à mon expérience personnelle qui, je l’avoue, n’a pas démarré dans les meilleures conditions. En effet, une fois les prolongateurs en place sur mon vélo, je n’ai pas eu le temps de les essayer sur une ou deux sorties comme je l’aurais voulu (pas le temps et pas de beau temps malheureusement), ce qui m’a amené à les essayer sur une course à Deauville le 4 juin dernier (si vous ne l’avez pas lu, mon rapport de course est ici). Et moi qui dis qu’il ne fait jamais rien tester de nouveau sur une course ! Pas grave, je me suis dit qu’au pire, si je ne me sentais pas à l’aise dessus, je pouvais toujours faire la course en position normale.
La veille de la course, j’ai quand même voulu tester la position sur quelques mètres pour voir l’effet que ça faisait, j’ai donc pris place sur mes prolongateurs dans l’allée de la maison de mes parents en Normandie. Wow, les premières sensations sont bizarres, j’ai l’impression qu’au moindre mouvement je peux tomber ! Une fois que les mains et les coudes sont en place, il ne faut surtout pas bouger, le vélo se déséquilibre en un instant ! Bon, et bien on verra bien le lendemain comment ça se passe sur une surface roulante 😉
Le jour de la course j’ai pu tester les prolongateurs sur des lignes droites, dès que je pouvais je me mettais en position. Le problème c’est que la route étant pleine d’irrégularités je n’osais pas rester trop longtemps dessus, dès qu’un virage s’annonçait je me remettais en position normale. J’avais la sensation de ne pas pouvoir virer sans tomber, manque de pratique évident… J’ai donc alterné les positions et j’avoue que sur les lignes droites j’ai senti que je pouvais accélérer facilement, la position aérodynamique pour gagner en vitesse s’est vérifiée. Petit point négatif cependant : dès que je me mettais en danseuse j’avais les genoux qui tapaient dans les prolongateurs, ce qui m’a valu un gros bleu à chaque genou 😉 Et j’ai senti une vive douleur aux cervicales une fois la course terminée. Est-ce le manque de pratique encore une fois ? Ce sera un point à vérifier sur mes prochaines sorties vélo.
Après une pause de quelques semaines sans rouler, j’ai repris la route au guidon de mon fidel destrier pour une sortie de 50 km. Là j’ai pu voir qu’en effet, les mains sur les prolongateurs on avance plus vite, en tout cas on la sensation de pouvoir appuyer plus sur les pédales et c’est tout de suite plus efficace. Cette fois j’ai bien fait attention quand je me mettais en danseuse et j’ai évité les coups et les bleus sur les genoux mais la douleur aux cervicales s’est confirmée, faudrait-t-il changer ma position ? Enfin, dernier point qui m’a dérangée : le fait de ne pas pouvoir mettre mes mains au centre du guidon pendant les montées. C’est une position que j’affectionne particulièrement quand ça grimpe et les prolongateurs occupent toute la place !
Conclusion, il y a pour ma part un côté positif aux prolongateurs c’est la vitesse que l’on gagne grâce à la position aérodynamique, et heureusement c‘est à ça qu’ils servent 😉 Malheureusement les inconvénients prennent le dessus sur l’avantage que je peux en tirer et puisque que je cherche à me faire plaisir plutôt que de performer sur une course, je pense qu’aujourd’hui les prolongateurs ne sont pas adaptés à ma pratique.
Si l’on est confortable avec les prolongateurs et que l’on cherche la performance avant tout alors c’est l’accessoire idéal, mais si l’on veut se faire plaisir et profiter de la balade je pense qu’ils ne sont pas nécessaires. Mais c’est mon avis, à chacun sa pratique et ses habitudes 😉
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà essayé les prolongateurs ? Dites-moi tout sur votre expérience !
Coucou Charlotte,
Je viens de m’y mettre … comme toi, je n’en mettais pas car je pensais que c’était pour « les pros » et j’avais peur de paraitre un peu bête avec mes prolongateurs en roulant à 20 à l’heure.
C’est lors de mon stage à Vichy que le coach m’a convaincu d’en mettre sur mon vélo. Ne voulant pas investir, mon chéri m’a passé ses anciens prolongateurs … et j’avoue avoir eu du mal à m’y mettre. Pas d’équilibre, peur de tomber à chaque trou ou virage. Ce n’est que ce matin que j’ai enfin réussi à rester à l’aise … la pratique, il n’y a que ça !
Pour info, je me suis mise en « position haute » en montée, j’ai juste posé mes mains sur les coussinets, et ça passe bien.
Merci pour cet article, je me sens moins seule 😉
Merci Lénaïc ! En effet j’ai essayé ce matin sur les coussinets et ça passe 😉 Je ne vais peut être pas les enlever tout de suite finalement…